QUANT mon nez devendra de couleur
rouge ou perse,
Porteray les couleurs que cherit ma maitresse.
Le vin rent le teint beau.
Vault-il pas mieulx avoir la couleur rouge et
vive,
Riche de beaulx rubis, que si pasle et chetive
Ainsi qu’ung beuveur d’eau.
VAUDEVIRE XI.
CERTES hoc vinum est bonus:
Du maulvais latin ne nous chaille,
Se bien congru n’estoit ce jus,
Le tout ne vauldroit rien que vaille.
Escolier j’appris que bon vin
Aide bien au maulvais latin.
CESTE sentence
praticquant,
De latin je n’en
appris guere;
Y pensant estre
assez scavant,
Puisque bon vin
aimoye a boire.
Lorsque maulvais
vin on a beu,
Latin n’est
bon, fust-il congru.
Fy du latin, parlons
francois,
Je m’y recongnois
davantaige.
Je vueil boire
une bonne fois,
Car voicy ung
maistre breuvaige;
Certes se j’en
beuvoye soubvent,
Je deviendroye
fort eloquent.
VAUDEVIRE XXII.
HE! qu’avons-nous affaire
Du Turc ny du Sophy,
Don don.
Pourveu que j’aye a boire,
Des grandeurs je dis fy.
Don don.
Trincque, Seigneur, le vin est bon:
Hoc acuit ingenium.
QUI songe en vin ou vigne,
Est ung presaige heureux,
Don don.
Le vin a qui rechigne
Rent le coeur tout joyeux,
Don don.
Trincque, Seigneur, le vin est bon:
Hoc acuit ingenium.
&c.
The poetry of Basselin is almost wholly devoted to the celebration of the physical effects of wine upon the body and animal spirits; and the gentler emotions of the TENDER PASSION are rarely described in his numbers. In consequence, he has not invoked the Goddess of Beauty to associate with the God of Wine: to
“Drop from her myrtle one leaf in his bowl;”
or, when he does venture to introduce the society of a female, it is done after the following fashion—which discovers however an extreme facility and melody of rhythm. The burden of the song seems wonderfully accordant with a Bacchanalian note.
VAUDEVIRE XIX.
En ung jardin d’ombraige
tout couvert,
Au chaud du jour, ay treuve Madalaine,
Qui pres le pie d’ung sicomorre vert
Dormoit au bort d’une claire fontaine;
Son lit estoit de thin et marjolaine.
Son tetin frais n’estoit pas bien cache:
D’amour touche,
Pour contempler sa beaute souveraine
Incontinent je m’en suys approche.
Sus, sus, qu’on se resveille,
Voicy vin excellent
Qui faict lever l’oreille;
Il faict mol qui n’en prent.
Je n’eus pouvoir, si belle la voyant,
De m’abstenir de baizotter sa bouche;
Si bien qu’enfin la belle s’esveillant,
Me regardant avec ung oeil farouche,
Me dit ces mots: Biberon, ne me touche.
Belle fillette a son aize ne couche
Avecq celuy qui ne faict qu’yvrongner,
&c. &c.