“La plupart de ces terrasses successives sont de grandes plaines, dominees par des rochers qui s’eboulent, et forment des talus. Si dans la succession des siecles, les eboulemens de ces bandes de rochers en amphitheatre finissoient sans emporter les plaines qu’ils soutiennent, et que les torrens eussent creuse leur lit pendant ce tems la a quelque distance des talus tout seroit fini par cette premiere operation. Mais il y a peu de hautes montagnes ou les arrangemens soient si simples: souvent ces bandes empietent les unes sur les autres en s’eboulant, et alors le repos est bien differe.
“Supposons que ces terrasses soient etroites, et que leurs murs, c’est-a-dire les rochers qui les soutiennent, soient fort eleves. Les terrasses alors ne suffiront pas pour recevoir les eboulemens qui doivent se faire sur elles car le dessus de chacune d’elles s’etrecit de plus en plus par la destruction du rocher qui la soutient. Il pourra donc arriver que ce talus, s’etant etendu jusqu’au bord de la terrasse, se trouve reposer sur une base qui s’eboule encore; et meme cela arrive tres souvent; de sorte qu’a chaque retrecissement de la base, le talus lui-meme s’eboule. Ainsi deux talus, qui etoient peut-etre deja en pleine vegetation par la lenteur des eboulemens des rochers qui les formoient, pourront etre fort recules a cet egard; le talus superieur, parce que la surface fertilisee glissera en bas; et le talus inferieur, parce que la sienne sera ensevelie sous de nouveaux decombres.
“Les montagnes qui sont dans ce cas seront proportionnellement plus abaissees que les autres; parce que leurs talus se confondant ainsi et devenant par la fort etendus demeureront longtemps a devenir solides. Les eaux partant de fort haut, auront le tems de s’y rassembler et de devenir destructives vers le bas. Au lieu que dans les montagnes ou les terrasses subsisteront encore apres que tous les rochers se seront eboules, les eaux etant recues par reprises, perdront beaucoup de leur rapidite. Elles se rassembleront dans les enfoncemens des petites vallees superieures, elles s’y formeront des lits qu’elles ne rongeront presque point; et la vegetation restera tranquille partout.”
Let us now consider the height of the Alps, in general, to have been much greater than it is at present; and this is a supposition of which we have no reason to suspect the fallacy; for, the wasted summits of those mountains attest its truth. There would then have been immense valleys of ice sliding down in all directions towards the lower country, and carrying large blocks of granite to a great distance, where they would be variously deposited, and many of them remain an object of admiration to after ages, conjecturing from whence, or how they came. Such are the great blocks of granite which now repose upon the hills of Saleve. M. de Saussure, who has examined