“Des montagnes basses (comme le Jura, qui est bas comparativement aux Alpes) sont bientot fixees par ce moyen. Il ne se fait presque qu’un seul talus depuis leur sommet jusques dans les basses vallees, ou sur la plaine. Aussi l’etat de ces montagnes est-il deja presqu’entierement fixe: on y voit tres peu de rochers nuds qui s’eboulent, excepte, aupres des rivieres. C’est dans ces lieux-la que l’ouvrage tarde le plus a se finir. Le bas des talus est mine par l’eau; leur surface s’eboule donc, pour ainsi dire, sans cesse, et laisse a decouvert les rochers des sommets, qui par la continuent aussi a s’ebouler. Mais les vallees s’elargissent enfin; et les talus s’eloignant ainsi des rivieres, commencent a eprouver les influences du repos.”
Here nothing can be more positively described than the natural destruction of those mountains by the operation of the rivers which run between them; and this is from the authority of matter of fact, which, on all occasions, this author faithfully describes. At the same time, we are desired to believe, upon no better authority than the imagination of a person hurried on by system, that those mountains are absolutely to come to rest. I am aware of the danger to which a spirit of systematising leads; and I wish for nothing more than to have my Theory strictly examined, in comparing it with nature.
Our author thus proceeds: “La vue seule de la chaine du Jura nous apprend donc ce que deviendroit enfin toutes les montagnes. Dans la plus grande partie de son etendue, il ne souffre plus aucun changement ruineux: la vegetation le recouvre presque partout. Les bas sont cultives de toute sorte de maniere suivant leur exposition; les sommets sont couverts de pelouses, qui forment les paturages les plus precieux. Cette gazonade s’etend aussi sur toutes les parties des pentes qui ne sont pas trop rapides, et le reste est couvert de bois.
“J’ai parcouru fort souvent le pied de ces montagnes: leur etat est presque partout tel que je viens d’avoir l’honneur de la descrire a V.M. J’ai sur-tout observe avec attention les lits des torrens qui, en descendent pour se rendre dans les lacs de Geneva, de Neufchatel et de Bienne, ainsi que dans l’Aar et dans le Rhin: et hormis ceux de ces torrens qui viennent des gorges ou les terrains sont encore escarpes, ils ne roulent plus que l’ancien gravier qu’ils out apporte autrefois.
“Mais il n’en est pas ainsi des Alpes, des Pyrenees, et des autres montagnes, qui, comme celles-la, sont beaucoup plus elevees, ou qui sans l’etre davantage ont ete livrees aux influences de l’air dans un desordre plus grand. Dans ce genre de montagnes il reste encore a la vegetation de bien grandes conquetes a faire.
“Ces montagnes ne sont pas telles que V.M. pourroit se les figurer naturellement; il faut y etre monte pour s’en former une juste idee. Ce sont des montagnes sur d’autres montagnes. De pres on ne voit que les parties inferieures; de loin tout se confond; il faut donc etre arrive sur une des premieres terrasses pour voir les secondes; sur celles-ci pour les troisiemes; et ainsi de suite.