Thus every appearance is found by which the primitive schisti are perfectly resembled, both as to their original formation and their accidents, with the strata, which are acknowledged by naturalists as being the common operation of the sea.
Our author then gives an account of the Passage de Fours, in which he makes the following observations:
“Sec. 776. Tout pres du sommet du Col, on rencontre de beaux bancs de gres jaunatre qui sortent de dessous la pierre calcaire, et qui pourtant ne font aucune effervescence avec les acides.
“Sec. 777. Je mis deux heures et trois quarts a monter depuis le hameau du Glacier jusqu’au haut du Col, d’ou l’on descend a la croix du Bon-Homme. J’envoyai mes mulets m’attendre a cette croix, et je m’acheminai avec Pierre Balme sur ma droite, pour atteindre le faite de la montagne dont la cime arrondie me paroissoit devoir dominer sur toutes les montagnes d’alentour. J’ai donne a cette sommite, qui n’avoit point de nom, celui de Cime des Fours, a cause du passage qu’elle domine. De grandes plaques de neige couvroient en divers endroits la route que j’avois a faire pour y aller; le roc se montroit cependant assez pour que l’on put reconnoitre sa nature.
“Sec. 778. Je traversai d’abord des couches des gres qui etoient la continuation de celles dont je viens de parler, Sec. 776. Je trouvai ensuite des bancs d’une espece de poudingue grossier, dont le fond etoit ce meme gres rempli de cailloux arrondis. Quelques uns de ces bancs se sont decomposes, et les eaux out entraine les parties de sable qui lioient les cailloux, en sorte que ceux-ci sont demeures libres et entasses exactement comme au bord d’un lac ou d’une riviere. Il etoit si etrange de marcher a cette hauteur sur des cailloux roules, que Pierre Balme en temoigna son etonnement, meme avant, que j’en parlasse. On auroit ete tente de croire qu’une cascade tombant anciennement de quelque rocher plus eleve, detruit des-lors par le temps, avoit arrondi ces cailloux, si on n’en trouvoit pas de semblables encore enclaves dans les couches regulieres du gres qui compose le haut de cette montagne.
“Sec. 779. Quoique depuis long-temps je ne doute plus que les eaux n’aient couvert et meme forme ces montagnes, et qu’il y en ait meme des preuves plus fortes que l’existence de ces cailloux roules, cependant leur accumulation sur cette cime avoit quelque chose de si extraordinaire, et qui parloit aux sens un langage si persuasif, que je ne pouvois pas revenir de mon etonnement. Si en marchant sur ces cailloux, et en les observant, j’oubliois pour un moment le lieu ou j’etois, je me croyois au bord de notre lac; mais, pour peu que mes yeux s’ecartassent a droite ou a gauche, je voyois au-dessous de moi des profondeurs immenses; et ce contraste avoit quelque chose qui tenoit d’un reve; je me representois alors avec une extreme vivacite les eaux remplissant toutes ces profondeurs, et venant battre et arrondir a mes pieds ces cailloux sur lesquels je marchois, tandis que les hautes aiguilles formoient seules des isles au-dessus de cette mer immense; je me demandois ensuite quand et comment ces eaux s’etoient retirees. Mais il fallut m’arracher a ces grandes speculations et employer plus utilement mon temps a l’exacte observation de ces singuliers phenomenes.”