Theory of the Earth, Volume 2 (of 4) eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 375 pages of information about Theory of the Earth, Volume 2 (of 4).

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le tems, par le frottement du cours rapide des eaux.  En effet, on observe que la force avec laquelle s’ecoulent toutes les eaux de cette partie du globe, suffit pour arracher des roches d’une masse extraordinaire.  C’est pourquoi l’on voit en certaines parages des marques evidentes de leurs excavations profondes au milieu meme des lits de ces eaux.  Ce sont des cubes d’une grandeur enorme, qui n’ont pu etre detaches avec la meme facilite que les parties contigues.  La riviere d’Iscutbaca, qui coule pres d’une hameau de meme nom, nous presente dans son lit une de ces masses, dont la forme est precisement celle d’une cube.  Lorsque l’eau est basse, ce cube s’eleve a sept ou huit varas au-dessus du courant:  chaque cote porte douze varas de face.  Mais ces masses, et autres moindres de differentes formes, qui se voient dans les eaux, ne peuvent etre arrivees a cet etat, sans que l’eau les ait degarnies peu-a-peu des pierres, des sables que les envelopoient, et qu’elle a arraches de tous cotes pour les laisser isolees; or elles se maintiendrons dans cette position, jusqu’a ce que les eaux, cavant de plus en plus, rencontrent enfin a la base des veines de matieres friables et dissolubles, qu’elles penetreront et qu’elles emporteront, en detruisant l’assiette sur laquelle posent ces masses jusqu’alors inamovibles.  Une crue d’eau considerable, et qui ne laissera plus paroitre qu’une varas de cette masse, pourra dans ce tems-la l’arracher, et la faire rouler; mais ce mouvement, et les chocs qu’elle eprouvera de la part d’autres masses moins grosses, suffiront pour en briser les parties saillantes, et la reduire en parties moins volumineuses, qui rouleront avec plus de facilite; et qui par cette seul cause diminueront encore.  C’est a cette cause qu’on doit attribuer ces quantites prodigieuses de pierres repandues ca et la sur les bords de ces eaux, de meme que ces roches enormes qu’on y voit detachees, et que jamais les forces humaines n’auroient pu mettre en mouvement.

“Mais pour donner une idee quelconque de la profondeur de ces excavations, relativement au terrain ou au sol habitable de la partie haute de l’Amerique, il est a propos de rapporter quelques experiences.

“Guancavelica est une bourgade, ou un corps municipal, situe dans une de ces profondeurs, formees par differentes suites d’eminences.  Le mercure du barometre y descend, et s’arrete a dix-huit pouces une ligne et demie.  Sa plus grande variation y est de 1-1/4 a 1-3/4.  Sa hauteur est donc de 1949 toises, ou 4536-2/3 varas au-dessus du niveau de la mer.  Au haut du mont ou se trouve la mine de mercure, mont qui est habitable par-tout, et qui est immediatement surmonte par d’autres, autant qu’il s’eleve au-dessus de Guancavelica, le mercure descend et s’arrete a 16 pouces 6 lignes.  Sa hauteur est donc de 2337-2/3 toises, ou de 5448 varas au-dessus du niveau de la mer.  Ainsi les eaux ont encore fait cet autre excavation comme il est facile de le voir par des indices manifestes.  On remarque en effet dans la partie voisine de leur lit, des roches detachees, toutes semblables a celles qui sont au milieu des eaux; ce qui prouve que les eaux ont ete au meme niveau a une epoque beaucoup plus ancienne, et qu’elles ont excave le sol, a force d’en arracher les parties agregees.

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