des cascades, ne sont, comme je l’ai deja remarque,
qu’un vaste amas de debris; mais ces debris ne
ressemblent point a ceux d’une muraille renversee
sur elle-meme, ou d’une digue rompue par l’effort
des eaux. Il est au contraire aise de se convaincre
qu’ils ont ete detaches de cette partie de la
montagne qui bord l’enceinte du cote de l’est,
et sur laquelle sont les sommets les plus eleves de
toute cette masse. On voit encore sur ses flancs
dechires pendre d’enormes quartiers de roche
prets a s’ecrouler. Ceux qui sont deja tombes
ont demeure entasses les uns sur les autres.
L’amas qu’ils ont forme est adosse a la
montagne dont ils faisoient jadis partie, et s’incline
jusqu’aux parois opposee de l’enceinte.
Le torrent qui la traverse se trouve ainsi rejete
du cote de l’ouest, et le lit qu’il a creuse
suit les contours de cet amas de debris. Un tems
a donc existe auquel les deux enceintes dont j’ai
parle, etant remplies d’eau, ne formoient qu’un
seul lac vaste et profond; et peut-etre la meme revolution
qui les a separees a-t-elle change tout-a-fait leur
forme et cause l’entiere dispersion de leurs
eaux; car si l’on considere que l’enceinte
du bassin de la prairie est entierement detruite du
cote du nord et de la vallee, on doit se convaincre
que les eaux ne l’ont point corrodee lentement,
mais qu’elles l’ont entrouverte et emportee
par un effort violent et subit. Or a quelle cause
peut-on mieux attribuer le mouvement rapide et le
choc qui dut les agiter, qu’a la chute instantanee
de plusieurs milliers de toises cubes de rocher.
Je me represente alors ce lac paisible et eleve change
en une mer courroucee, ses eaux bouleversees jusqu’au
fond de ses abimes jaillir au-dessus des sommets voisins,
et retombant sur elles memes ebranler de leur poids
et de leur chute la barriere qui les retenoit, cette
barriere trop foible enfin renversee et ses debris
transportes au loin.
“M. d’Arcet, dans son discours sur les
Pyrenees, a presage la meme revolution pour le lac
d’Escoubons le plus considerable de ceux qui
dominent les bains de Bareges, et on ne peut douter
que si quelqu’eboulement considerable vient
hater et accroitre l’effet de cette debacle
inevitable, ces regions elevees subiront un nouveau
deluge dont les hommes et les troupeaux seront la
victime, qui ensevelira plusieurs villages, et inondera
les tanieres des betes fauves.”
M. Reboul has here imagined to himself the former
existence of an immense deep lake, which, no doubt,
is a thing that may have been, like many others which
actually exist. But then he likewise supposes
a particular revolution of things, in which one side
of that stony circuit, forming the bason of the lake,
had been destroyed while the water was discharged.
It is this last hypothesis which appears to me to
be a thing altogether inadmissible, according to the
natural order of things.