M. de Saussure, in his second volume of Voyages dans les Alpes, gives the strongest confirmation to the theory of the gradual degradation of mountains by the means of rain.
“Sec. 920. Je reviens aux observations. Il en est une tres importante pour la theorie de la terre, dont on peut du haut du Cramont apprecier la valeur, mieux que d’aucun autre site; je veux parler de la fameuse observation de Bourguet sur la correspondance des angles saillans avec les angles rentrans des vallees. J’ai a deja dit un mot dans le 1er. volume, Sec. 577, mais j’ai renvoye a ce chapitre les developpemens que je vais donner.
“Ce qui avoit fait regarder cette observation comme tres-importante, c’est que l’on avoit cru qu’elle pourroit servir a demontrer que les vallees ont ete creusees par des courans de la mer, dans le temps ou elle couvroit encore les montagnes; ou que les montagnes qui bordent ces vallees avoient ete elles-memes formees par l’accumulation des depots rejetes sur les bords de ces memes courans.
“Mais l’inspection des vallees que l’on decouvre du haut du Cramont demontre pleinement le peu de solidite de ces deux suppositions. En effet, toutes les vallees que l’on decouvre du haut de cette cime sont fermees, au moins a l’une de leurs extremites et quelques-unes a leurs deux extremites, par des cols eleves, ou meme par des montagnes d’une tres-grande hauteur: toutes sont coupees a angles droits par d’autres vallees, et l’on voit enfin clairement que la plupart d’entr’elles ont ete creusees, non point dans la mer, mais, ou au moment de sa retraite, ou depuis sa retraite, par les eaux des neiges et des pluies.
“On a d’abord sous ses yeux la grande vallee de l’Allee-Blanche, qui etant parallele a la direction general de cette partie des Alpes, est du nombre de celles que je nomme longitudinales; et l’on voit cette vallee barree a l’une de ses extremites par le Col de la Seigne et a l’autre par le Col Ferret. En se retournant du cote de l’Italie, on voit plusieurs vallees a-peu-pres paralleles a celle-la, comme celle de la Tuile, celle du Grand Saint Bernard, qui toutes aboutissent, par le haut, a quelque Col tres-eleve, et par le bas, a la Doire, ou elles viennent se jeter vis-a-vis de quelque montagne qui leur correspond de l’autre cote de cette vallee.
“Si l’on considere ensuite cette meme vallee de la Doire, qui descend de Courmayeur a Yvree, on la verra barree par le Mont-Blanc et par la chaine centrale, qui la coupent a angles droits dans la partie superieure. On verra cette meme vallee s’ouvrir, dans un espace de sept ou huit lieues, deux ou trois inflexions tout-a-fait brusques; et on la verra enfin coupee a angles droits par une quantite de vallees qui viennent y verser leurs eaux, et qui sont elles memes coupees par d’autres, dont elles recoivent aussi le tribut. Or quand on reflechit a la largeur et a l’etendue des courans de la mer, peut-on concevoir que ces sillons etroits, barres, qui se coupent en echiquier a de tres-petites distances, aient pu etre creuses par de semblables courans.