“En examinant de plus pres ces mamelons repandus dans le vallon, on voit qu’ils sont composes de pierres, de sables, et de debris rapportes et amonceles sans ordre depuis des temps dont rien ne peut fixer l’epoque: on voit que les eaux du Rhone ont coule a leurs pied, qu’il en a mine plusieurs et a occasionne leurs chutes et leurs ruines. On voit actuellement quelques mamelons qui subissent ces memes degradations, et fournissent au Rhone les materiaux dont il va former plus loin ces atterissemens dont nous avons parle. La confusion et le desordre qui se remarque dans la composition interieure de ces mamelons prouvent qu’ils ne sont pas le produit de la mer ou des eaux qui ont travaille successivement et lentement a la formation de la plupart des terrains; mais que le fond de ce vallon a ete rempli des decombres et des debris des montagnes superieures, qu’ils y ont ete entraines par des inondations et des debordemens subits; que les eaux du Rhone ensuite ont parcouru ce vallon qu’il a souvent change de lit; que c’est en tournant et en circulant dans ce terrain nouvellement forme, qu’il a creuse les espaces qui sont entre ces mamelons, et que c’est en creusant le terrain qu’ils se sont eleves; leurs formes et leurs pentes allongees vers le bas Vallais, sont de nouvelles preuves que ce sont les eaux actuelles qui ont change la surface de ce terrain, nous verrons de nouvelles preuves de ce que nous disons en avancant d’avantage vers le haut Vallais; il n’y a peut-etre point d’endroit plus propre a etudier le travail des eaux que ce vallon qu’on a la facilite de voir et d’examiner sous des aspects differentes.”
Another example of the same kind, with regard to the bed of the Rhine, we have from the same author. (Discours, etc. page 259.)
“De Richenau a Coire, Troyen, et Saint-Gal.
“Pour aller a Coire on passe le port qui est sur le haut Rhin; en cotoyant ce fleuve, qui coule dans un fond, on entre dans une plaine de niveau, qui n’a qu’une pente tres insensible de trois quarts de lieue; le fond du terrain n’est qu’un amas de pierres roulees de toutes especes. Les deux cotes sont bordes de montagnes calcaire qui courent parallelement entr’elles. Celle de la gauche, au pied de laquelle coule le Rhine, est tres rapide et perpendiculaire a son sommet; celle qui est a droite de la plaine ou petit vallon, puisqu’il se trouve entre des montagnes, est moins haute, plus boisee, et couverte de sapins. Le vallon est aussi couvert, en partie, de tres-grands et beaux pins; mais ce qu’on y voit de plus remarquable, c’est une douzaine de gros mamelons ou butes, elevees de cinquante a soixante toises, plus ou moins isolee, et a differentes distances les unes des autres; ces butes sont rondes, la plupart allongees dans le sens du vallon, et composees de debris calcaires et de sables; le fond du vallon est mele de plus d’especes de galets. On ne croit pas se tromper en disant que ce vallon a ete rempli de matieres apportees par