fort elevee et tres-forte; l’art avoit encore
ajoute anciennement a la force de son assiette, il
y a encore d’anciens forts et des tours; toute
cette hauteur est calcaire; on a la plus belle vue
de ce lieu, elle s’etend sur tout le bas Vallais
jusqu’au dela de Martigny; nous avons donne une
foible idee de cette vue, avant d’arriver aux
bains de Loiche, car les expressions manquent pour
rendre ces grands tableaux. Un spectacle bien
interessant pour ceux qui etudient les changemens
qui arrivent journellement a la surface du globe,
est la vue du Kolebesch, montagne fort elevee en face
du bourg de Leuck, et de l’autre cote du Rhone;
cette montagne est calcaire ainsi que la chaine sur
la rive gauche du Rhone, du moins la partie avancee
qui forme le vallon ou coule ce fleuve. Des chutes,
des eboulemens y ont produit de grands changemens;
les eaux et les torrens qui viennent des parties elevees,
ont entraine ces debris, les ont deposes aux pieds
de la montagne, et en ont forme une colline qui a
plus d’une demie-lieue jusqu’au Rhone,
et plus d’une grande lieue de large, en forme
circulaire; elle s’etend vers le haut et le bas
Vallais; la partie superieure est couverte de pres
et des paturages; celle du cote du bas Vallais est
couverte d’une foret; elle va en pente douce;
la grosseur des arbres prouve combien la formation
de ce terrain est ancienne. Depuis la consolidation
de ce terrain des torrens nouveaux y ont creuse un
ravin large et profond, par lequel s’ecoulent
actuellement les eaux des montagnes, et les pierres
qu’elles en arrachent. Le Rhone mine et
emporte le pied de cette colline qui resserroit son
cours, avec ces materiaux il va plus loin former des
atterrissemens composes des matieres les plus pesantes;
les parties les plus fines le limon suspendu dans
ces eaux servent ensuite a couvrir les anciens atterrissemens,
au moyen desquels ils deviennent susceptibles de toute
espece de vegetation; ses eaux finissent de s’epurer
dans le lac Leman, d’ou il sort clair et limpide,
ainsi que toutes les rivieres qui sortent des lacs
jusqu’a ce que d’autre torrens, tombant
des montagnes, viennent les troubler de nouveau.”
Here is a most satisfactory view of the structure
of this country on each side of the Rhone; strata
of lime-stone and schisti, almost horizontal or little
inclined, compose the mountains from their most lofty
summits to the deepest bottom of those valleys.
Such mountains cannot have been formed in any other
manner than by the waste and degradation of their
horizontal strata; consequently, here we are certain,
that, from the summit of the Gemmi to those upon the
other side of the Rhone, all the solid substance had
been hollowed out by water. Thus were formed
the valleys of the Rhone, the Dala, and a multitude
of others.
M. de Saussure has given us a description of a tract
of alpine country of the same kind with that of the
Vallais now considered, so far as the strata
are here in a horizontal position, instead of that
highly inclined situation in which those primary bodies
are commonly found. It is the description of
Mount-Rosa Journal de Physique, Juillet 1790.