FOOTNOTES:
[1] Les noirs maries font certainement autant d’enfans que les blancs; mais on a remarque que dans les villes, il perissoit plus d’enfans noirs. Cette difference tient moins a leur nature qu’au defaut d’aisance et de soins, sur-tout des medecins et des chirurgiens.
[2] N’y eut-il que l’aversion des blancs pour le mariage de leurs filles avec les noirs, ce seul sentiment suffiroit pour avilir ces deniers. Cependant il y a quelques exemples de ces mariages.
Il existe a Pittsbourg sur l’Ohio une blanche d’origine francoise, menee a Londres, et enlevee, a l’age de douze ans, par des corsaires qui faisoient metier d’enlever des enfans, et de les vendre en Amerique pour un temps fixe de leur travail.—Des circonstances singulieres l’engagerent a epouser un negre qui lui acheta sa liberte, et qui la tira des mains d’un blanc, maitre barbare et libi-dineux, qui avoit tout employe pour la desuire.—Une mulatresse, sortie de cette union, a epouse un chirurgien de Nantes, etabli a Pittsburg.—Cette famille est une des plus respectables de cette ville; le negre fait un tres bon commerce, et la maitresse se fait un devoir d’accueillir et de bien traiter les etrangers, et sur tout les Francois que le hasard amene de ce cote.
Mais on n’a point d’idee d’une pareille union dans le nord; elle revolteroit.—Dans les etablissemens, le long de l’Ohio il y a bien des negresses qui vivent avec des blancs non maries.—Cependant on m’assura que cette union est regardee de mauvais oeil par les negres memes. Si une negresse a une-querelle avec une mulatresse, elle lui reproche d’etre d’un sang mele.
[3] Le docteur Rush, qui a ete portee de traiter ces noirs, m’a communique une observation bien importante, et qui prouve combien l’energie morale et intellectuelle d’un individu influe sur sa sante et son etat physique. Il m’a dit qu’il etoit bien plus difficile de traiter et de guerir ces noirs esclaves que les blancs; qu’ils resistoient bien moins aux maladies violentes ou longues. C’est qu’ils tiennent pen par l’ame a la vie: la vitalite ou le ressort de la vie est presque nul dans eux.
[4] J’ai deja plusieurs fois refute cette opinion et sur-tout dans mon Examen critique des voyages de M. Chatellux. Elle a d’alleurs ete detruite dans une foule d’excellens ouvrages.