Punch, or the London Charivari, Volume 100, February 28, 1891 eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 40 pages of information about Punch, or the London Charivari, Volume 100, February 28, 1891.

Punch, or the London Charivari, Volume 100, February 28, 1891 eBook

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Si vous voulez voir les Slums Parisiens et comprendre le Peuple—­avec la majuscule—­vous devez visiter les Saloperies, faubourg au dela de Belleville et de Menilmontant, faubourg ou les femmes sortent le matin en cheveux—­ca ne veut pas dire comme Lady GODIVA, mais simplement sans chapeau—­acheter de la charcuterie; et ou vers minuit dans des bouges infects les hommes se coupent le gavion, en bons zigs, apres une soiree de rigolade.  C’est ici qu’on trouve des admirables exemplaires de cette nombreuse famille EGOU-OGWASH, qui, datant de PHARAMOND, peuple Paris et joue tous les roles dans la comedie humaine.  Ce n’est pas une famille tout a fait vieille roche, voyez-vous:  au contraire, ca commence dans la boue de Provence et finit dans les egouts de Paris; mais elle est distinguee, tout de meme.  Elle a son epilepsie hereditaire, belle et forte epilepsie qu’on trouvera partout dans cette vingtaine de romans que je suis resolu d’ecrire au sujet des EGOU-OGWASH.  C’est une epilepsie genealogique.  Il y en a pour toute la famille.

II.—­LES POPPOT.

JANE POPPOT se promenait sur le Boulevard des Saloperies par une belle matinee d’aout.  En cheveux, panier sur le bras, elle allait acheter de la charcuterie pour le dejeuner de son mari, oui, son mari pour de bon, chose unique dans la famille OGWASH, un vrai mariage a la Mairie et a l’eglise.  Cette petite blonde, JANE, a ses idees a elle de se ranger, de vivre en honnete femme avec son respectable JEAN POPPOT qui l’adore, au point de lui pardonner tout le volume premier de son histoire.

[Illustration]

Il n’y a pas dans tout Paris menage plus gentil que le petit appartement au septieme des POPPOT dans une cite ouvriere de ce Betnal Grin Parisien.  Tout va bien avec ces braves gens.  Lui, c’est le Steeple-Jack de Paris, ou il fait les reparations de tous les toits.  Elle, blanchisseuse de fin, a developpe un secret dans la facon d’empeser les plastrons de chemises.  Elle fait des plastrons monumentaux, luisants, dur comme l’albatre.  Elle a des clients dans le beau monde et a l’etranger, jusqu’au Prince de BALEINES, qui lui confie ses chemises de grande toilette, celles qu’il porte au diner du Lor Maire, par exemple.

JANE achete sa charcuterie, et apres elle s’arrete au coin de la rue pour regarder Paris.  C’etait un tic qu’elle avait, de regarder Paris.  Cela tenait de la famille OGWASH.  Instinct de race.

Paris, vu du hauteur des Saloperies, semble une grande marmite pleine de boue et de sang, ou les gens grouillent, se tordent, s’empiffrent, se devorent, et squirment dans leur propre graisse, comme de la blanchaille sautant dans l’huile bouillante.  Un nuage de sewer-gaz monte jusqu’a JANE stationnee sur la hauteur de Belleville; et dans cette brume puante elle sent l’odeur de femmes et de l’ognon, le cognac, le meurtre, le fricot, le mont de piete, les omnibus, les croquemorts, les gargotes, les bals a l’entree libre pour dames, tout ce qu’il y a de funeste et de choquant dans cette ville infecte.

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