“L’eau, qui s’y trouve ordinairement en assez grande abondance, en detacha, extraha d’un et l’autre, et les combina apres tous les deux ensemble. Cette meme eau les dissout derechef, et en fait de nouvelles combinaisons. C’est ce qu’on voit evidemment la, ou la nature, ayant commence ses operations, il n’y est reste de la pyrite, qu’une portion de la partie inflammable liee a une base terrestre. Dans ces endroits la marne n’est que fort peu sensible aux acides, et de blanche qu’elle etoit, sa couleur est devenue presque noire. C’est la qu’on observe les differens degres du changement de la marne en silex, contenant, meme encore, par fois, de parties pyriteiques non detruites dans son interieur. Et comme la nature forme ici, de meme, que dans la chaux pure les silex, la plupart en boules ou rognons; comme les different degres de metamorphoses de la marne en silex, sont ici beaucoup plus nombreuses que la, de sorte qu’il y a des bandes entieres, qui meriteroient plutot d’etre appelles bandes silicieuses, que marneuses; comme il y a, enfin, une grande quantite de pyrites, qu’ailleurs, il est tres probable qu’elle se serve la du meme moyen qu’ici pour operer la metamorphose en question.
“Ne nous precipitons, cependant, pas a en tirer plus de consequences; poursuivons plutot le fil de notre recit.
“Le silex, qui se trouve ici, est non seulement de differents degres de perfection, il est de plus d’une espece. Il y a de la pierre a feu, 2 de la calcedoine, 3 des agathes, et 4 differentes nuances et passages des especes ordinaires aux fines du silex.
“La pierre a feu, est, ordinairement dans son etat de perfection d’un grain assez fin, d’une couleur grise plus ou moins foncee, et meme donnant, dans le noiratre, plus ou moins diaphane; ses cassures sont concentriques ou coquillees, et sa masse est assez compacte. Outre sa conformation ordinaire en boules et rognons, elle fait presque toujours la noix de ursins marins, qui y font en grand nombre, et dont la coquille est le plus souvent, et presque toujours de spath calcaire, meme au milieu d’une boule de silex parfait.
“Les calcedoines et agathes de ces couches sont toujours (au moins, je ne les ai pas encore vues autrement) de coraux et autres corps marins petrifies. Donc, il faut que les couches de pierres roulees, d’ou j’ai tire ma collection citee plus haut, soyent des debris de montagne” detruites de cette espece. Il y en a qui sont tres parfaites comme celles qui composent ma collection, d’autres meritent plutot d’etre rangees parmi les passages du silex ordinaire, et ses especes plus fines; d’autres encore sont, en effet, de vraies agathes, mais qui renferment dans leur interieur plus ou moins de parties non parfaites presque calcaires, qui s’annoncent d’abord par leur couleur blanche, par leur gros grains relativement au reste, par leur opacite, par leur mollesse respective, et souvent meme par leur sensibilite pour les acides mineraux. Mais celles, qui sont finies, quoiqu’elles ayent, pour la plupart, une couleur presque noire, ne laissent, cependant, pas d’avoir aussi des teintes plus claires comme brunatres, verdatres, rougeatres, jaunatres, bleuatres, tachetees, veinees, etc. Leur clarte n’est pas moins variable, que leur couleur, il y en a de presqu’opaques, comme aussi de presque transparentes, sur tout la, ou la calcedoine predomine.