A Selection from the Comedies of Marivaux eBook

This eBook from the Gutenberg Project consists of approximately 327 pages of information about A Selection from the Comedies of Marivaux.

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Mme. ARGANTE, vivement.

He bien! il vous deplaira; je ne vous en dis pas davantage, en attendant de plus fortes preuves.

LE COMTE.

Quant a moi, Madame, j’avoue que j’ai craint qu’il ne me servit mal aupres de vous, qu’il ne vous inspirat l’envie de plaider, et j’ai souhaite par pure tendresse qu’il vous en detournat.  Il aura pourtant beau faire, je declare que je renonce a tous[105] proces avec vous, que je ne veux, pour arbitre de notre discussion, que vous et vos gens d’affaires, et que j’aime mieux perdre tout que de rien disputer.

Mme. ARGANTE, d’un ton decisif.

Mais ou seroit la dispute?  Le mariage termineroit tout, et le votre est comme arrete.

LE COMTE.

Je garde le silence sur Dorante; je reviendrai simplement voir ce que vous pensez de lui, et, si vous le congediez, comme je le presume, il ne tiendra qu’a vous de prendre celui que je vous offrois, et que je retiendrai encore quelque temps.

Mme. ARGANTE.

Je ferai comme Monsieur, je ne vous parlerai plus de rien non plus:  vous m’accuseriez de vision, et votre entetement finira sans notre secours.  Je compte beaucoup sur Dubois, que voici, et avec lequel nous vous laissons.

SCENE XII.

DUBOIS, ARAMINTE.

DUBOIS.

On m’a dit que vous vouliez me parler, Madame.

ARAMINTE.

Viens ici:  tu es bien imprudent, Dubois, bien indiscret; moi qui ai si bonne opinion de toi, tu n’as guere d’attention pour ce que je te dis.  Je t’avois recommande de te taire sur le chapitre de Dorante; tu en sais les consequences ridicules, et tu me l’avois promis:  pourquoi donc avoir prise,[106] sur ce miserable tableau, avec un sot qui fait un vacarme epouvantable, et qui vient ici tenir des discours tous[107] propres a donner des idees que je serois au desespoir qu’on eut?

DUBOIS.

Ma foi, Madame, j’ai cru la chose sans consequence, et je n’ai agi d’ailleurs que par un mouvement[108] de respect et de zele.

ARAMINTE, d’un air vif.

Eh! laisse la ton zele, ce n’est pas la celui que je veux, ni celui qu’il me faut; c’est de ton silence dont[109] j’ai besoin pour me tirer de l’embarras ou je suis, et ou tu m’as jetee toi-meme:  car sans toi je ne savois[110] pas que cet homme-la m’aime, et je n’aurais que faire[111] d’y regarder de si pres.

DUBOIS.

J’ai bien senti que j’avois tort.

ARAMINTE.

Passe encore pour la dispute; mais pourquoi s’ecrier:  “Si je disois un mot?” Y a-t-il rien de plus mal a toi?[112]

DUBOIS.

C’est encore une suite de ce zele mal entendu.

ARAMINTE.

Eh bien! tais-toi donc, tais-toi; je voudrais pouvoir te faire oublier ce que tu m’as dit.

DUBOIS.

Oh! je suis bien corrige.

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